Règle 1 : Le gardien de but, c’est généralement le plus nul. Et la plupart du temps, il est gros
Pierre (Côte d’Ivoire) : « J’étais très mince mais comme je manquais de technique, c’était souvent moi le gardien de mon équipe. Je me débrouillais pas mal à ce poste grâce à mes longues jambes et de bons réflexes ».
Règle 2 : La fin du match est souvent liée à la fatigue de tous les joueurs
Jeffrey (diaspora) : « Un jour, nous avons joué au football de 13h à 20h30. Ce jour-là, on avait battu notre record de loin. A la fin du match, on avait l’impression d’être assez fort pour jouer aux côtés des joueurs professionnels ».
Règle 3 : Le but en or départageait toujours à la fin du match. Une équipe pouvait être menée 10 à 0, elle remportait le match si elle marquait le dernier but de la partie.
Emile (Côte d’Ivoire) : « Dans mon quartier, cette règle permettait à tout le monde de rentrer à la maison satisfait. Les véritables vainqueurs ne doutaient pas de leur supériorité et les autres avaient l’impression d’avoir sauver l’honneur. »
Règle 4 : On a pas forcément besoin d’arbitre pour jouer. Les joueurs qui subissaient une faute pouvaient eux-mêmes exiger un coup-franc
Camara (Mali) : « En général personne ne voulait être arbitre. Tout le monde voulait jouer. Il n’y a rien d’amusant à siffler des fautes et des 6-mètres. Et on n’est jamais à l’abri d’une accusation de partialité. »
Règle 5 : Quand il n’y a pas d’arbitre, toute faute est discutable, surtout quand elle n’est pas flagrante
Faïçal (Burkina Faso) : « Vu qu’on était pas tous honnêtes, il arrivait même qu’on se bagarre à cause d’un malentendu sur une faute. La victime pouvait être en train de « se vider de son sang », cela n’empêchait pas son bourreau de nier sa responsabilité. »
Règle 6 : Le match peut s’arrêter prématurément sur décision du propriétaire du ballon. Il ne faut surtout pas l’énerver
Issa (Sénégal) : « Nous, on a trouvé la solution pour ne pas subir ce genre de caprice. La moitié des joueurs possédaient un ballon alors personne ne pouvait jouer les tyrans. »
Règle 7 : Pour former les équipes, il faut que 2 joueurs endossent le rôle de « capitaine » et choisissent leurs joueurs
Jacques (Bénin) : « Je me rappelle que j’étais souvent capitaine. Je n’aimais pas perdre alors je voulais toujours choisir les best players. J’étais moi-même excellent, soi dit en passant. »
Règle 8 : Le joueur choisi en dernier est souvent le plus nul (et le plus gros)
Florentin (Togo) : « Gros je l’étais, nul je l’étais. Pour éviter l’humiliation d’être pris en dernier. Je voulais toujours être capitaine. Quand je ne pouvais pas, je ne jouais pas. Je pouvais aussi négocier avec mon meilleur pote qui était très bon au foot ».
Règle 9 : Lors des penaltys, il n’y a pas de gardien lorsque les poteaux sont petits
Rachid (Niger) : « On avait pas beaucoup d’espace donc on ne jouait qu’aux « petits poteaux ». Pour jouer un penalty, il fallait se placer dans ses propres buts et tirer avec beaucoup de précision. Marquer sur penalty était source de grande fierté. »
Règle 10 : Quand le ballon sort des limites du terrain, c’est le frappeur qui va le chercher
Alpha (Cameroun) : « Un jour j’ai frappé le ballon si fort qu’il s’est retrouvé dans une maison aux alentours du terrain. Les propriétaires n’étaient pas là donc j’ai décidé d’escalader la clôture. A ma descente dans la cour, je suis tombé nez à nez avec un labrador qui m’a fait vivre une des expériences les plus désagréables de ma vie. »